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Sept mois après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la chasse à l'ennemi est ouverte. Le Kremlin encourage la délation, incitant des citoyens ordinaires à nettoyer le pays des "traîtres" à la patrie. La pratique, monnaie courante à l'époque soviétique, est remise au goût du jour avec les moyens du XXIème siècle : la dénonciation en ligne. Dès le mois d'avril, une ligne téléphonique, un site web et l'envoi de textos dans toute la Russie destinés à encourager la population à signaler les activités suspectes de tous ceux qui ne soutiennent pas l'offensive russe.

A Saint-Petersbourg, un réseau constitué par quelque 8 000 bénévoles anonymes aide les réfugiés ukrainiens à fuir la Russie. Viktoria était prête accoucher lorsqu'une une bombe est tombée sur la maternité. Son enfant n'a pas survécu. Grièvement blessée, elle a quitté précipitamment la ville, laissant son mari derrière elle. Le couple s'est retrouvé en Russie. Ces Ukrainiens sont, pour la plupart, entrés contre leur gré en Russie par des couloirs humanitaires depuis le Donbass et souhaitent rejoindre l'UE le plus rapidement possible. Beaucoup de ces bénévoles, au risque de leur vie, ont déjà été menacés, agressés ou arrêtés.